En football, la performance sportive est une chose et la persévérance en est une autre. L’Espérance n’en a eu jamais le choix. Elle a un rang, un standing à travers lesquels elle se revendique et réinvente son football. Elle est constamment devant l’obligation de réussir, mais aussi de résister. Tout cela indépendamment des adversaires auxquels elle est censée faire face. L’envie de gagner ne donne-t-elle pas justement les victoires ?
Les joueurs « sang et or » débarquent aujourd’hui dans la deuxième finale consécutive de la Ligue des champions, la quatrième dans le parcours du club, comme des rois. Mais ils doivent en repartir comme des légendes. Le seul fait de rêver est déjà très important. Les grands joueurs aux grands moments comme en témoigne l’armoire des trophées du club et qui ne s’est jamais vidée.
Dans un match qui n’est pas comme les autres, la formation espérantiste osera-t-elle changer de profil ? Une chose est sûre : elle continuera à défendre l’approche qu’on lui connaît et qui est centrée sur les trajectoires à la fois individuelles et collectives. L’objectif restera cependant toujours le même : saisir le sens de la rupture non pas au temps, mais surtout à tous les aléas du football. Cette approche suppose aussi de ne pas en rester à la seule sphère du jeu ordinaire et passif, mais de comprendre le sens de l’épanouissement au regard des contraintes et obligations d’une finale continentale.
A l’EST, on a pris l’habitude de partir du principe qu’on ne peut être bon et performant que dans ce qu’on sait faire. Autrement dit sur le terrain, chaque joueur apporte sa pierre à l’édifice et donne à l’équipe tout ce dont elle a vraiment besoin. La façon avec laquelle l’entraîneur fait jouer l’équipe n’est pas aussi déterminante dans la mesure où la plupart des acteurs savent parfaitement ce qu’on attend d’eux. Il faut dire que l’EST sait parfaitement prendre le temps d’apprécier la marge de progression dans laquelle elle s’engage. Le mérite et la valeur de l’équipe sont souvent bons à découvrir. En fait, elle ne fait que résister à l’enlisement, à l’indifférence et aux « vertus » négatives de notre époque. Une finale africaine est une magnifique aventure et nul joueur averti ne doit y renoncer sans livrer une rude bataille. Cela donne de l’espoir. C’est ce qu’on fait quand on aime le football. Et le football vit pour ce genre d’histoire, ces moments classés hors du temps. Contre le temps. C’est toujours une brise de fraîcheur. Si aujourd’hui on veut raconter l’histoire de l’Espérance avec la coupe d’Afrique, il y aura beaucoup de leçons à tirer. Des rêves à n’en plus s’arrêter et l’envie furieuse de les exhausser. Un phare dans la nuit, ou quand le jour s’oppose à l’obscurité. D’une épreuve à l’autre, on avait pris l’habitude de nous attendre à ce que les joueurs « sang et or » y produisent spécialement des feux d’artifice pour la simple raison qu’on les considère comme étant de meilleurs musiciens jouer les premiers violons dans les meilleurs concerts du football. C’est dans ce genre de contexte que doit naître justement l’exploit. Il y a des moments où l’envie de gagner peut changer non seulement les joueurs, mais aussi les hommes. On aime ce qu’il faut aimer et on oublie ce qu’il faut oublier. La manière? Peu importe. Avec des fautes s’il le faut, mais toujours la tête haute, le tempérament bien affiché. Les voilà donc les joueurs de l’EST qui endossent une responsabilité illustre, qui clairement ne dépasse pas leur capacité de pouvoir l’assumer. Ce qui nous semble encore important, c’est que l’équipe garde sans relâche les principaux leviers qui font gagner et qui font aussi la différence: la créativité et la culture de la performance. Il y a pour ainsi dire toute une stratégie destinée à favoriser l’émergence d’un football inspiré, illuminé. D’une équipe mûre et réfléchie. Qui valorise son jeu et tout le comportement de ses joueurs.
La bonne graine avec toutes les perspectives qui en découlent…
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